lundi 1 décembre 2014

J 10 Lobuche (4930 m) Gorak Shep (5180 m)

Ce matin, tout le monde est soulagé. Ils vont mieux. Cathy nauséeuse depuis 24 heures, décide avec regret de descendre avec Céline et Mickael. Nous nous retrouvons à nouveau à onze! On les retrouve dans 4 jours à Namche Bazar pour "se tartiner la fraise" comme dit Line la canadienne.
Comment vont les "Mountain's Eleven"?
Globalement nauséeux, sauf Jérôme.... Un appétit inébranlable, rien que de le voir manger... on tourne la tête, pour ne pas avoir la nausée! C'est aussi le seul à se doucher à 4900 m!
A part cela, tout le monde va bien.
Le souffle court, nous remontons le glacier dans un environnement minéral, dominés maintenant par les plus de 7000 sous un soleil de plomb qui a du mal à nous réchauffer. Nous arrivons à Gorak shep (5180) petit village western au pied du Kala Pattar, notre objectif de l'après midi.
Un repas rapide. Je mange peu depuis 2 jours, je perd du "chichon", mais il m'en reste encore pour quelques jours. Je fais comme Hillary, thé sucré, très sucré. Ca passe bien et ça apporte l'énergie nécessaire. Le Coca est maintenant notre compagnon de route. Je suis passer à l'eau chaude aussi, le soir comme beaucoup, car le sommeil est pas facile à ces altitudes (vaut mieux éviter le thé ou le café). Conseil de PAF.
Départ pour le Kala Pattar. 350 m de dénivelé mais pour atteindre 5545 m d'altitude face aux plus grands.
Il est 14 h. Nous avons 2 heures 30 d'ascension. Face aux géants, notre petit tas de cailloux va nous montrer que c'est un grand. Des les premiers mètres d'ascension derrière le pas lent de nos guides, le souffle est court. Un replats, on salue les yack, on retire nos veste, les bâtons sont de sortie. Anne Lise, la musique calée entre les oreilles part d'un pas régulier. Laisse tous le monde sur place. Elle a l'air bien. François lui emboîte le pas. J'aimerai bien arriver avec elle en haut. Je prend mon rythme "course", musique et la rejoint. Je compte sur mon expérience pour rester avec elle. Je souffle. Elle s'arrête. Ouf, elle faiblit. Non. C'est juste pour choisir un morceau sur son iPod. On restera ensemble jusque sous le sommet ou elle arrivera avant moi. François est déjà arrivé. Je monte les derniers mettre vertigineux en plein ciel. Une multitude de drapeaux tibétains décorent le sommet et m'aide a m'agripper. Accolade et bises au sommet. On est trop bien et l'Everest, en face, dévoile ses pentes cachées....
Jérôme arrive juste après nous et le reste de la troupe ne tarde pas. On s'embrasse, on sort le drapeau. Photo sur ce sommet exiguë. C'est dur pour tous le monde. Ramou, notre champion de trail, n'est pas dans ses montagnes, souffre plus encore mais arrive au sommet. Larmes.
Je suis déjà reparti avec Anne Lise quand il arrive au sommet. Le manque d'air se fait sentir pour le moindre de mes gestes. Faut dire que pour chaque photo, je fais un apnée pour pas flouter et des photos, j'en fait...
On arrive à la tombée de la nuit au gîte. Soirée particulière entre fatigue avancée, joie de la réussite. Demain le camp de base de l'Everest à 5300 m, une broutille !





1 commentaire:

  1. Clara talent exceptionnel en art plastique : malgré l'altitude ces sommets crayonnés tout en perspective et raccourcis illustrent une fois de plus la folie douce qui peut sortir de ton pinceau. Et ce bonhomme ! comment peut on en 2 traits croisés et un rond saisir avec tant de justesse la béatitude ?
    Du grand Art.

    ps : je ne parlerai pas d'Antoine qui a pris le pari de faire un soleil.
    pps : ni celui de Paf qui tenait à s'inscrire dans une bouse de tricératops

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