jeudi 27 novembre 2014

J 7: Phortse (3840) - Pangboche (3960)


Petite étape aujourd'hui. 3h de marche. Peu de dénivelé. On va passer la barre des 4000 m.
Nuit en pointillés. Mal de tête bien calmé par le doliprane. La nuit est longue. On est à 4000. Antoine a eu du mal aussi mais maître Stilnox l'a secouru. J'ose pas en prendre. La seule fois ou j'en ai pris, le lendemain j'avais le blues. Ca serait dommage ici, en aussi bonne compagnie. Bref. Patience, le jour se lève toujours.
On a pas été les seuls à aussi mal dormir, entre cauchemars, pipi nocturne par - 10°, dérangement intestinal par - 10° toujours...
Bon, on va pas se plaindre, hein!
Ce matin, presque tous le monde a le visage "bouffigue". Pas de point dans le MAM score mais c'est quand même la faute à l'altitude.
La bonne humeur est la, on rigole.
Il fait très froid ce matin; (j'enlève "trés", je le réserve pour plus tard sinon je vais être à cours de superlatifs dans quelques jours). Les champs entre les murets sont couverts de givre. La brume de vallée en dessous laisse voir les cimes enneigées au soleil.
P'tit dèj: Kfé,  pain tibétain et oeuf dur. J'aime le pain tibétain, ça a un peu le goût des "Churros" ou des merveilles pour les non hispaniques. De la taille d'une assiette, on le sucre, le sale, le tartine. C'est trop bon et surtout pas trop difficile à manger car la nausée n'est pas trop loin.
Départ à l'ombre, il fait encore froid. Ca fume par les museaux des yack.
On avance vers l'Amadablan. A flanc de montagne, les autres 6000 brillent au soleil. J'arrive toujours pas à retenir les noms, par contre Vero (Dora) est trop forte aujourd'hui. Elle me photographie aussi, c'est cool.
Sentier doux, à flanc de montagne, prairie brune partout jusqu'au rocs et glaces. Une succession de montées et descentes avec par endroit de magnifiques escaliers de pierre nous mènent vers Tengbonche. On croise des caravanes de yack. Ca papote, ça photographie, ça boit, ça mange une barre, ça se change de pantalon derrière les buissons (heureusement Olivier dans le rôle de l'arbuste touffus est la), ça fait pipi dans une bouteille (ici on peut pas partout, c'est sacré!), ça dit rien et quand tout le monde dit rien, il fait faim. Seul Ramou est en dedans. Il dit rien depuis longtemps. Il passe une journée difficile: mal de tête, pas faim, essoufflé, le coeur bat la chamade, yeux bouffis: 3 points MAM score. Ca va passer.
En queue de colonne, Vero et moi, on se refait les chansons "baba" de nos 15 ans: Maxime, Cat Stevens, America, la montagne de Jean Ferrat...Cool.
On arrive à Tangboche. Que c'est beau. Architecture Tibétaine. On assiste à une cérémonie au Temple; "O Mani pad me hum"....... ( à répéter à l'infini si vous voulez, c'est a voie de la sagesse....)
On rejoint le lodge "Everest view", d'où on peut voir ..... l'Amadablan... mais aussi toute la face sud du Lothse et le sommet de Sagar Matha, la tête du ciel. On reconnaît d'ici le pic sud à 8500 m, où Hillary a bivouaqué avec Tensing, puis le ressaut Hillary et la crête terminale toute enneigée. A mesure que je décrypte les contours de la montagne, je revis les récits qui m'ont bercés.
Cet après midi, repos, lessive, douche pour certains, petites emplettes (biscuits, barres, fruits sec et eau).
Assis dans l'herbe,contre un muret, au soleil, à l'abris du vent, il fait bon. Je somnole, mon esprit vagabonde. Echange, Sincérité, Chaleur. Des sensations d'avant me reviennent, de ma vie passée dans les montagnes. Lorsque je me relève, je vois l'Everest. Il me surprend. J'étais dans les Pyrénées. Je me sens bien. Je suis moi.
Ramou a récupéré après la sieste. Fin d'après midi tranquille.
Séance de caisson hypobare. Ca y est, on sait comment ça fonctionne. Le Yeti en est sorti nu!








Demain, montée encore tranquille. On parfait l'acclimatation. Bisous mes amours.


3 commentaires:

  1. Bravo à tous
    Courage et merci pour tes descriptions
    Besos

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  2. Que c'est agréable de te lire Manu ! Sous tes airs d'illétré bourru tu es en fait un vrai poète de la nature. (je plaisante hein). Par contre c'est aussi très dur car crois moi je meurs d'envie d'être avec vous... mais il faut bien faire bouillir la marmite... Continue à nous faire rêver, plein de bises à tous, tu en fais une de plus bien sur à qui-tu-sais. On est tous très admiratif, et teeeeeeellement envieux.
    Love, Marco

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  3. Bravo pour tous ces commentaires, on vous suit de près! En tout cas vous avez le sourir, une vrai banane! ça donne envie!!!

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